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Colonnes montantes d’électricité : l’état des lieux alarmant du gouvernement

Public - Droit public des affaires
24/01/2018
Le rapport du gouvernement rendu public le 17 janvier 2018 exhorte à dissiper le brouillard entourant le statut des colonnes montantes face à l’urgence de leur rénovation pour les plus vétustes. Matignon préconise la consécration d’un droit des propriétaires d’une colonne montante « hors concession » à demander leur intégration au réseau public de distribution.
La mission confiée au gouvernement trouve sa source dans l’article 33 de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Le rapport commence par planter le décor en alertant sur le délabrement de certains raccordements collectifs d’électricité (300 000 immeubles seraient concernés). En avril 2015, le Médiateur national de l’énergie, Jean Gaubert aurait évalué le montant des réparations à 5 à 6 milliards d’euros (v. colonnes montantes, un ovni juridique - energie-mediateur.fr). Le bilan ferait également état de 9000 colonnes à rénover annuellement.

Or, si le financement des rénovations des colonnes en concession sont assurées par le gestionnaire de réseau, les coûts des ouvrages hors concession restent a priori à la charge des propriétaires. Le rapport met à cet égard en exergue une activité contentieuse symptomatique de l’incertitude inhérente au statut patrimonial de ces installations.

Vers un transfert au gestionnaire de réseau ?

Le gouvernement estime en l’occurrence que la solution du problème réside dans l’intégration des colonnes montantes aux concessions de distribution en se fondant sur l’idée que ces ouvrages ultimes du branchement électrique de l’usager « participent pleinement au service public de distribution d’électricité ». Et d’ajouter qu’il s’agit là d’un droit du propriétaire qui pourrait s’exercer sous réserve de la remise en état des installations.

La feuille de route projetée par le gouvernement

Le rapport identifie deux prérequis à la mise en place d’un tel dispositif :
— il propose que le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) prenne en charge une partie des couts de rénovation des ouvrages hors concession (estimés à 36M€ par an) ;
— il annonce la mise en œuvre auprès des gestionnaires de réseaux d’un inventaire permettant d’évaluer le nombre des colonnes montantes hors concession.
 
 
Source : Actualités du droit