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Covid-19 : les mandataires et les administrateurs judiciaires éclairent les Français

28/04/2020
Le 23 mars dernier, le Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires (CNAJMJ), avec le concours du ministère de l’Économie et des Finances, a mis en place un numéro vert pour répondre aux questions que se posent les chefs d'entreprise en cette période difficile. Le 23 avril, ce dispositif a fait l'objet d'un nouveau point d'étape. 
Au même titre que d’autres professionnels du droit, les administrateurs et les mandataires judiciaires contribuent à la solidarité nationale (v. Covid-19 : les professionnels du droit restent à l’écoute, Actualités du droit, 31 mars 2020). En effet, depuis le 23 mars 2020, ces acteurs de l’écosystème juridique accompagnent les entreprises dans la mise en œuvre des mesures de soutien prises par le Gouvernement au moyen d’un numéro vert gratuit, le 0800 942 564. Pas moins de 2600 chefs d’entreprise ont fait appel à ce dispositif.

Un premier bilan d’étape, publié le 15 avril dernier, mettait en lumière l’importance qu’occupe la thématique du financement parmi les questions posées (v. Covid-19 : les mandataires et les administrateurs judiciaires à l’écoute des entreprises, Actualités du droit, 16 avr. 2020).

Alors que le mois d’avril touche à sa fin, le fonds de solidarité constitue la principale préoccupation des appelants (24,7 % des questions posées). Pour mémoire, le fonds de solidarité est issu de l'ordonnance n° 2020-317 du 25 mars 2020 (Ord. n° 2020-317, 25 mars 2020, JO 26 mars). Un décret publié au Journal officiel du 17 avril 2020 est venu, notamment, prolonger en avril le premier volet de ce dispositif (v. Covid-19 et fonds de solidarité : prolongation en avril et ajustement des paramètres, Actualités du droit, 20 avr. 2020).

Plus récemment encore, la deuxième loi de finances rectificative pour 2020 a pu préciser que les aides versées par ce fonds sont exonérées « d'impôt sur les sociétés, d'impôt sur le revenu et de toutes les contributions et cotisations sociales d'origine légale ou conventionnelle » (L. fin. rect., n° 2020-473, 25 avr. 2020, art. 1, JO 26 avr., v. Covid-19 : le point sur le volet fiscal de la deuxième loi de finances rectificative pour 2020, Actualités du droit, 27 avril 2020).  

Qu’en est-il du chômage partiel ? Le premier bilan d’étape mettait en avant le recul progressif du nombre de questions relatives à ce sujet (11,4 % des questions posées concernaient ce thème). Une tendance qui semble se confirmer, ce chiffre s’élevant désormais à 10,5 %.

Si la crise sanitaire a une incidence sur l’ensemble de l’économie, certains secteurs sont plus touchés que d’autres. Assez logiquement, les professionnels exerçant des activités fortement impactées sont plus nombreux à recourir à la hotline.
C’est ainsi que 23,9 % des appels passés sont le fait de professionnels de l'hôtellerie-restauration. À noter que seuls 6,2 % des appels proviennent du secteur du BTP.

Sans surprise, de nombreux appels sont passés par des TPE (69 % des appels).

Quid de la répartition des appels en fonction des régions ? Le baromètre révèle que « L'origine régionale des appelants est globalement conforme à la taille des bassins d'emplois ». Une seule exception : la Corse. « Probablement en raison de l'importance des entreprises liées au tourisme dans cette région » explique Christophe Basse, président du Conseil national des administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires.  
Enfin, le président relève que « la plupart des entreprises qui nous contactent ne sont pas concernées par une procédure collective (74%). Celles qui sont en procédure (26%) sont surreprésentées par rapport à leur proportion habituelle dans le tissu économique français. Dans la continuité des deux dernières semaines, la proportion d’entreprises en procédure parmi les entreprises qui appellent continue d’augmenter ».
 
Source : Actualités du droit